Le hasard et l’évolution

4ème de couverture :
Contrairement à ce que suggérait Jacques Monod dans son célèbre ouvrage Le Hasard et la Nécessité (1970), la nature n’est pas analogue à une « roulette de casino » : elle tient compte des parties antérieures.
La biologie et l’écologie appellent à être libérées des aprioris schématiques qui procèdent d’une telle conception de l’évolution, plaçant en son centre un hasard indépendant de tout contexte. Ce dont on ne connaît pas les mécanismes n’est pas pour autant régi par un grand hasard qui autoriserait tous les excès. Ainsi, nous ne pouvons intervenir aujourd’hui sur les écosystèmes sans prendre en considération leur coévolution – Monod ayant certainement, à cet égard, donné par son approche un blanc-seing à l’usage des OGM que certaines grandes firmes exploitent de manière inconsidérée.
L’histoire du concept de hasard est jalonnée de controverses. Nicolas Bouleau en présente ici les rebondissements les plus significatifs pour la biologie et les débats contemporains.

Ce livre ne traite pas seulement le point ci-dessus relatif à Jacques Monod évoqué en 4ème de couverture, il aborde plusieurs questions centrales sur la biologie moléculaire et l’écologie qui sont les nœuds d’argumentations et de divergences contemporaines.
Après un parcours historique vivant et à grands traits il évoque :
• les faux hasards et les répartitions a discrépance faible qui sont irrégulières sans posséder toutes les propriétés du hasard,
• la transience des promenades aléatoires en dimension ≥ 3, phénomène connu depuis le début de l’étude des processus aléatoires qui porte un coup sérieux à la doctrine des mutations-roulette, (cf. canis theoreticus)
• la question de l’évolution directionnelle, si fréquente, pierre d’achoppement de l’évolutionnisme à la roulette,
• la béance entre les approches montantes à partir de la mécanique quantique et les méthodes descendantes à partir du phénotype,
• la plasticité développementale, passionnant objet d’étude contemporain.
Également le livre discute les bases épistémologiques et éthiques en abordant :
• la philosophie morale de Monod scientifiquement pilotée,
• le concept d’opportunisme, ses fondements combinatoires et ses extensions dans les mécanismes sociaux du libéralisme,
• l’opposition d’Alexandre Grothendieck aux thèses de Monod dès le début des années 1970.

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